Aller au contenu principal

Actualités

Hiérarchie : une notion inadaptée chez le chien

Hiérarchie : une notion inadaptée chez le chien

Mis à jour le 08/06/2020 à 16:59
Publié le 02/08/2019 à 11:37
groupe chiens

La hiérarchie chez le chien est une notion qui suscite de nombreux débats. Très utilisée dans les années 80, elle tend aujourd’hui à être remise en question.

Hiérarchie ou dominance chez le chien : quelle différence ?

La notion de hiérarchie chez le chien a été utilisée dès les années 70 après que le vétérinaire L.D. Mech ait employé le terme d’alpha pour décrire les loups « dominants » de la meute. Ce terme fut ensuite transposé au chien sans études.
Par définition, on parle de dominance entre deux individus et de hiérarchie lorsque le nombre d’individus dépasse trois. 
Aujourd’hui, même l’auteur initial n’emploie plus ce terme et lui préfère l’utilisation de mâle et femelle reproducteurs (papa loup et maman loup), ce qui suggère une notion de famille plus que de hiérarchie.

Peut-on encore parler de hiérarchie chez le chien ?

De nombreux éthologues étudient les comportements des chiens placés ou non au cœur de la société humaine. 
L’étude de chiens harets (sauvages) par Pal montre que la position dite de soumission (ventre offert) est effectuée seulement lors d’une première rencontre entre deux chiens. Dans un autre type de relation intraspécifique, une femelle peut être saillie par plusieurs mâles pendant la même journée. 
Bradshaw montre en 2009 que la hiérarchie au sein d’un groupe de chiens n’existe pas, encore moins entre humain et chien. Le chien peut entretenir des relations différentes avec chaque membre de la famille.
Rézac a récemment montré que les risques de morsures liées aux chiens dans les lieux publics augmentent si deux propriétaires de sexe masculin sont au bout des deux laisses. 
Donner un seul repas quotidien au chien augmente le risque d’agression par rapport à la distribution de la nourriture en 2 ou 3 repas. 
Plusieurs principes d’éducation découlent de ces démonstrations. 
Il faut notamment privilégier la récompense, les chiens apprenant mieux avec une récompense qu’avec une punition. De plus, punir passé un délai très court de 3 secondes est totalement inefficace. 
Certains chiens peuvent apprendre plus de 200 mots, faire des déductions, sentir la peur chez l’humain. 

*Source : Livret sur le comportement canin rédigé par le Dr vétérinaire Matthieu Broussois (DIE vétérinaire comportementaliste, CEAV médecine interne) et édités par Axience.